La posture est expérience avant d’être exercice.

Le yoga se distingue d’une gymnastique ou d’un sport, aussi excellents soient-ils, par une fondamentale différence de visée : dans le cas d’une discipline corporelle, ce qui est en jeu, c’est un apprentissage, un savoir-faire, une compétence, une habileté, une rapidité… – qualités qui peuvent être comparées et étalonnées, et donc faire l’objet de compétitions.

Elles appartiennent à l’ordre de l’avoir, ce qui ne les empêchent nullement de participer à la construction de l’humain (…).

La posture (« asana » en sanscrit) relève d’une autre dimension. Elle vise un état. Manière de se poser plutôt que d’agir, laisser-être plutôt que vouloir-faire, elle sort des repères communs où le corps, toujours en mouvement, se porte vers un but, est instrumentalisé en vue d’une fin.

Du « faire » à « l’être », le corps passe du statut de l’objet à celui de sujet.

(extrait de « L’esprit du yoga », Ysé Tardan-Masquelier, éd. Albin Michel).