YOGA-SUTRAS I.12-I.13

YOGA-SUTRAS I.12-I.13

I1.12 : Abhyasa-vairagyabhyam tan-nirodhah.

« L’arrêt des pensées automatiques s’obtient par une pratique persévérante dans un esprit de lâcher-prise (de détachement). »

Ce point est très important, et il peut parfois être difficilement compréhensible pour nos esprits cartésiens, qui ont du mal à comprendre que les contraires puissent coexister. La posture (ainsi que les exercices de souffle ou de concentration), en yoga, peut favoriser cet état mental : elle nécessite des points de fermeté, une structure,  mais implique aussi de relacher toutes les tensions inutiles, à tous les niveaux : musculaire, respiratoire, mental (affects, émotions, sentiments). De plus, la posture se vit ici et maintenant, sans projection, sans attachement à un résultat quelconque, dans la justesse, l’équilibre, le juste milieu.

I1.13 : Tatra sthitau yatno’bhyasah.

« Ici, la pratique persévérante est un effort énergique pour s’établir en soi-même (dans la stabilité). »

La persévérance et l’effort n’impliquent pas de rechercher des postures compliquées, de contraindre son corps avec volontarisme, ou de copier parfaitement un modèle. Il s’agit plutôt, par une pratique appropriée, de favoriser cet apaisement du mental, qu’on nomme aussi état de yoga. L’effort est avant tout un effort d’attention, de vigilance, de présence.  L’apprentissage doit être progressif et intelligent. Dans la durée, il peut aussi impliquer une remise en cause de différents aspects de notre vie (alimentation, relations, activités…). Aussi, il convient de garder le cap, malgré les courants qui varient sans cessse au gré de notre évolution et des circonstances extérieures.

Références : différentes traductions commentées des Yoga-Sutras de Patanjali. En particulier : la version traduite par Françoise Mazet aux éditions Albin Michel, celle de Bernard Bouanchaud aux éditions Agamat, ainsi que des commentaires personnels.

Par |2020-11-16T14:56:18+01:00novembre 2020|blog|
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